Ginette Morrier
Amitié intergénérationnelle
Jason et Julien
Tout a commencé il y a plus de six ans. Chaque matin, j’avais l’habitude de bavarder avec ma voisine, une femme ayant émigré de la Chine avec son mari.
J’ai toujours été attirée par la Chine. Je l’avais visitée avant même d’y adopter mes enfants. Mon intérêt pour la Chine et l’origine de mes enfants ont certainement favorisé le lien de confiance entre elle et moi.
À un moment donné, cette femme a demandé à ma fille si elle désirait passer du temps avec Jason, son petit garçon. Ma fille étant trop occupée, c’est moi qui ai hérité de ce privilège au moment de prendre ma retraite!
La mère de Jason espérait que je partage avec son fils la culture québécoise et que nos interactions lui permettent de se sentir suffisamment à l’aise en français pour bien comprendre les consignes données à l’école et assurer ainsi sa réussite scolaire. Au début, je l’aidais à faire ses devoirs et je l’initiais à différents jeux de société. Par la suite, nos activités se sont diversifiées : visite de musées, cuisine, jeux dans les parcs, etc. Petit à petit, je me suis liée à la famille et je les invite chez moi pour certaines occasions, par exemple à Noël.
Jason a maintenant 10 ans et il est entièrement autonome pour faire ses devoirs. Il continue à me visiter et à faire des activités avec moi. Depuis deux ans, je m’occupe également de son petit frère, Julien, qui a quatre ans. Habituellement, je les garde tous les deux une soirée par semaine lorsque leur mère suit des cours le soir et que le papa travaille.
Nous avons développé notre petite routine. Nous commençons par souper ensemble chez moi. Par la suite, a lieu la période de jeu. Lorsque l’heure du coucher approche, je ramène les enfants à leur maison. Je fais la toilette du plus petit qui peut s’avérer très amusante pendant que le plus vieux s’adonne à la lecture. Jason est un mordu de bandes dessinées. Je lui ai fait découvrir toute ma collection de Tintin. J’emprunte aussi pour lui des Astérix à la Maison des Grands-Parents de Villeray où je suis bénévole. À mon tour, je lis des histoires à Julien et, avec un peu de chance, je parviens à l’endormir!
À travers les années, j’ai créé un beau lien d’amitié avec Jason et Julien. Je les aime comme s’ils étaient mes petits-enfants. Je prends plaisir à les regarder évoluer. Jason est un grand frère remarquable et patient. Julien, lui, nous impressionne avec la richesse et la précision de son vocabulaire en français.
La Maison des Grands-Parents de Villeray
La Maison des Grands-Parents (MGPV), un organisme communautaire existant depuis 25 ans, me permet d’ajouter du piquant aux soirées passées avec les enfants. À la bibliothèque, je peux emprunter des jeux de société et des livres.
Je suis bénévole et présidente du conseil d’administration à la MGPV. Ici, les personnes âgées ne sont pas des bénéficiaires. Au contraire, ce sont elles qui offrent les services. Le travail des 105 bénévoles, la plupart étant des aînés, permet la création de liens sociaux et la mise en place d’activités intergénérationnelles. Beaucoup de liberté et de pouvoir sont conférés aux bénévoles qui jouent un rôle central dans la prise de décisions de l’organisme.
De mon côté, je m’implique dans plusieurs services offerts: l’aide aux devoirs deux jours par semaine, le programme Motivation Jeunesse auprès de jeunes décrocheurs, le journal de l’organisme, Mémoire collective, et plusieurs activités ponctuelles telles des entrevues à la télévision pour faire connaître notre organisme.
Bouger pour soi et pour la planète
Lorsque je passe du temps avec Jason et Julien, j’essaye de leur transmettre le plus possible ma passion pour le sport. Il est important de prendre conscience de la nécessité de bouger dès le plus jeune âge, car, par la suite, il sera plus facile d’intégrer l’activité physique à nos routines d’adultes.
Mes passions, ce sont le cyclisme, la randonnée pédestre et le ski de fond. L’activité physique me garde en santé. Durant la saison chaude, je vais participer au Tour de l’Île de Montréal et à la Grande Virée, un parcours à vélo organisé par Vélo Québec, se déroulant sur une semaine entre La Pocatière et Rimouski.
L’activité physique est aussi intimement liée à l’écologie qui me tient grandement à cœur. Il faut diversifier nos moyens de transport. De nombreuses alternatives existent à la voiture : métro, autobus, covoiturage, vélo et marche à pied. Il devient donc très important de développer le réseau de pistes cyclables à Montréal et d’encourager l’utilisation des vélos en libre-service offerts par Bixi. Je m’abonne à chaque année et j’incite les autres à le faire, pour avoir la clé Bixi très pratique qui nous incite à prendre ce moyen de transport écologique.
Sensibiliser son prochain aux bienfaits de l’activité physique autant pour la santé que pour l’environnement est important. C’est un peu ce que je tente de faire auprès de ma famille et de mes deux jeunes amis, Jason et Julien.